FAQ
- Qu’est ce que l’ozone ?
L’ozone est un composé chimique très réactionnel, instable et constitué par trois atomes d’oxygène. La formule chimique de l’ozone est O3. Le mot « ozone » vient du grec « ozein » qui signifie « sentir ». Ce gaz possède en effet une odeur typique que l’on peut parfois sentir dans des pièces non ventilées contenant de (vieux) photocopieurs, ou, à l'extérieur, après un orage caractérisé par une forte activité électrique.
L’ozone présent dans la stratosphère (altitudes comprises entre 15 et 45 km) protège la surface terrestre contre les rayons UV nocifs provenant du rayonnement solaire.
L’ozone présent dans les basses couches de l’atmosphère (celles qui nous concernent directement) se forme sous l’action du rayonnement solaire UV lors des chaudes journées et en présence d’importantes concentrations d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils.
- Quand observe-t-on de grandes concentrations d’ozone ?
Plusieurs conditions doivent être remplies pour que des concentrations importantes apparaissent dans les basses couches de l’atmosphère :
- le temps doit être ensoleillé (beaucoup d’UV). Les nuages assurent dans une large mesure une protection efficace contre les rayons UV du soleil ;
- la température doit être suffisamment élevée (au moins 25°C) ;
- des courants continentaux déterminent notre temps : le vent est faible et de direction S, S-E ou E ;
- les oxydes d’azote (NOx) et de composés organiques volatils (VOC) sont présents dans l’air en quantité suffisante et selon une proportion précise.Uun seul jour ensoleillé et chaud ne conduit généralement pas à un dépassement de la valeur seuil pour l’ozone. Une persistance de ce temps pendant une longue période estivale est la plupart du temps indispensable pour atteindre un dépassement.
Les épisodes d’ozone, caractérisés par d’importantes concentrations de ce composé dans la basse atmosphère, se produisent uniquement au cours des mois de mai, juin, juillet et août, ainsi qu’exceptionnellement à la fin du mois d’avril et au début du mois de septembre lorsqu’une zone de haute pression située sur le continent européen dirige des courants d’Est à Sud-Est sur notre pays.
Un aperçu du nombre de « jours d’ozone » (jours pour lesquels le seuil de 180 µg/m³ - fixé par les directives européennes - a été dépassé dans au moins une station de mesure en Belgique) observés en Belgique est présenté ici.
En présence de conditions météorologiques particulières, des intrusions d’ozone provenant de l’atmosphère libre (haute atmosphère) ou même de la stratosphère peuvent induire des augmentations notables des concentrations observées au sol. Exceptionnellement, ce phénomène peut occasionner un dépassement de la valeur seuil. On parle alors d’ « ozone de printemps ». De même, les tempêtes en automne et au printemps qui génèrent de grands mouvements verticaux peuvent être à l’origine d’importantes augmentations des concentrations en surface.
- Je pensais qu’il y avait un trou dans la couche d’ozone et donc trop peu d’ozone ?
Le trou dans la couche d’ozone se présente chaque année sous forme d’une diminution de l’épaisseur de la couche d’ozone dans la stratosphère au-dessus du Pôle Sud au cours des mois d’octobre à novembre (ce qui correspond au printemps dans ces régions). La couche d’ozone est présente à haute altitude dans la stratosphère. Ce « bon » ozone nous protège contre les UV nocifs issus du rayonnement solaire. Le « mauvais » ozone se situe dans les basses couches de l’atmosphère, proches de la surface, et peut être à l’origine de difficultés respiratoires. Le « bon » ozone est, chimiquement parlant, de même composition que le « mauvais » ozone que nous pouvons respirer, mais les réactions chimiques à l’origine de leurs formations respectives sont différentes.
Des composés chimiques déterminés, tels que les CFC (chloro-fluoro carbones), peuvent affecter les réactions qui sont à la base de la formation de l’ozone dans la haute atmosphère et ainsi diminuer les concentrations d’ozone dans ces couches, c’est-à-dire diminuer l’épaisseur de la couche d’ozone. En tenant compte des effets combinés liés à la localisation géographique et aux aspects climatiques, cette diminution d’épaisseur est la plus spectaculaire au Pôle Sud.
Les substances qui détruisent l’ozone étaient fréquemment utilisées par l’industrie chimique, notamment pour les systèmes de refroidissement (réfrigérateurs, conditionnements d’air, …) et les désherbants agricoles. Ces substances sont des composés chimiques particulièrement stables qui peuvent se maintenir très longtemps dans l’atmosphère. Leur durée de vie dans la stratosphère peut atteindre 50 ans, avant d’être définitivement éliminées. Entre-temps, l’utilisation de la plupart des substances qui détruisent l’ozone stratosphérique a été pratiquement interdite, à l'exception de quelques applications spécifiques. Il faut à présent attendre que ces composés soient éliminés de la stratosphère (en tenant compte de leur temps de vie élevé) pour que la couche d’ozone puisse retrouver son épaisseur initiale.
Les mesures d’ozone publiées sur notre site internet correspondent à l’ozone des basses couches (le « mauvais » ozone). Les mesures d’ozone stratosphérique (le « bon » ozone) peuvent être consultées sur le site internet de l’IRM.
- Est-il possible d’utiliser l’excédent d’ozone produit à la surface pour combler le trou dans la couche d’ozone dans la haute atmosphère ?
L’ozone est composé chimique très instable et réactionnel. Il est par exemple impossible de remplir une bombonne avec de l’ozone, car les parois de la bouteille seraient immédiatement oxydées. Un premier problème apparaît : comment peut-on stocker l’ozone ?
Par ailleurs, l’excédent d’ozone apparaît seulement pendant une partie de la journée (épisode d’ozone) et non pas pendant toute la journée. Les concentrations d’ozone augmentent généralement au cours de la journée, avec un maximum en fin d’après-midi, pour décroître significativement pendant la nuit (les concentrations étant parfois quasi nulles en fin de nuit). En considérant la quantité d’ozone disponible, il apparaît que la quantité d’ozone présente dans les basses couches de l’atmosphère ne représente qu’une faible fraction (moins de 10 % !) de l’ozone stratosphérique (haute atmosphère). Même si les moyens techniques le permettaient (ce n’est pas le cas actuellement), le transport d’ozone produit en surface vers la stratosphère ne représenterait qu’une goutte d’eau dans la mer. La formation d’ozone stratosphérique est d’ailleurs liée à un processus continu de formation et de destruction : chaque jour, des millions de tonnes d’ozone sont produits dans la stratosphère, et détruits par la suite.
La préservation de la couche d’ozone stratosphérique ne peut donc être envisagée qu’en limitant le rejet de substances responsables de la destruction de l’ozone.
- Quels sont les impacts sur la santé des concentrations d’ozone élevées ?
En raison de son fort pouvoir oxydant, l’ozone peut occasionner un certain nombre de problèmes de santé, la gravité de ceux-ci évoluant en fonction des concentrations dans l’air environnant, de la sensibilité des personnes exposées et de leurs activités. Le tableau ci-dessous donne un aperçu des principaux impacts sur la santé pour une courte durée d’exposition :
Réaction faible Concentration maximale d’ozone sur 1 heure : 180-240 µg/m³
- diminution des fonctions respiratoires de moins de 5 % en moyenne, de moins de 10 % chez les personnes sensibles
- éventuelle irritation des yeux, indépendamment de l’effort physique
- effets occasionnels aux niveaux des voies respiratoires tels que la toux chez les personnes sensiblesRéaction modérée Concentration maximale d’ozone sur 1 heure : 240-360 µg/m³
- diminution des fonctions respiratoires de 5 à 15 % en moyenne, de 10 à 30 % chez les personnes sensibles
- irritation des yeux, du nez et de la gorge (indépendamment de l’effort physique)
- effets aux niveaux des voies respiratoires tels que la toux, douleurs au niveau de la poitrine, asthme chez les personnes sensibles
- augmentation, en fréquence et en gravité, des symptômes chez les personnes victimes de problèmes respiratoires chroniquesRéaction sévère Concentration maximale d’ozone sur 1 heure : supérieure à 360 µg/m³
- diminution des fonctions respiratoires d’au moins 15 % en moyenne, d’au moins 30 % chez les personnes sensibles
- effets sévères au niveau des voies respiratoires tels que toux persistante, douleurs au niveau de la poitrine, asthme
- sensation possible de malaise ou d’étouffement, maux de tête, nausées, vertiges chez les personnes sensibles
- forte augmentation, en fréquence et en gravité, des symptômes chez les personnes victimes de problèmes respiratoires chroniquesL’échelle indiquée dans le tableau ci-dessus ne constitue ainsi qu’une échelle quelque peu artificielle qui fournit une idée l’impact sur la santé : réaction faible pour les concentrations entre 180 et 240 µg/m³, modérée entre 240 et 360 µg/m³ et sévère au-delà de 360 µg/m³.
L’ozone peut être l’origine de plaintes faisant état de difficultés respiratoires. Les autres composés chimiques impliqués dans les pics de pollution estivaux peuvent également occasionner de la toux, des irritations au niveau des yeux ou des muqueuses. L’apparition de ces symptômes dépend des facteurs suivants :
• Les concentrations d’ozone : on constate que plus les concentrations sont élevées, plus les plaintes seront nombreuses et importantes. Toutefois, il n’existe aucun seuil précis à partir duquel des symptômes apparaissent systématiquement.
• Les sensibilités individuelles : les personnes fragilisées au niveau des voies respiratoires seront nettement plus sensibles que des personnes en bonne santé. Les enfants présentent également une plus grande sensibilité.
• Les efforts physiques : produire des efforts physiques intensifs à l’extérieur accélérera la respiration et, par conséquent, augmentera la quantité d’air inspirée. Ceci contribue à s’exposer davantage aux effets néfastes de l’ozone.
Un certain nombre de mesures préventives peuvent malgré tout être adoptées pour limiter les effets sur la santé. Le premier conseil consiste à limiter considérablement les efforts physiques en extérieur pendant la période qui s’étend de midi jusqu’en début de soirée (en général, de 12 à 20 heures). Si les concentrations se situent au-delà de 180 µg/m³, cette recommandation concerne principalement les enfants et les personnes sujettes à des difficultés respiratoires. Si le seuil de 240 µg/m³ est dépassé, la limitation des efforts physiques s’applique à l’ensemble de la population. En cas nécessité, il est important de consulter le médecin traitant qui sera le plus à même de définir le traitement approprié en fonction de l’état de santé.
- Quelles sont les mesures que l’on peut adopter pour se protéger contre les concentrations élevées d’ozone ?
Les concentrations les plus élevées sont généralement mesurées entre midi et le début de soirée. Etant donné que le volume d’air inspiré – et donc d’ozone – est jusqu’à 20 fois plus important au cours des exercices physiques intenses, il est recommandé de ne pas réaliser d’efforts physiques intenses (par exemple, jogging) à l’extérieur entre 12 et 20 heures. Les concentrations d’ozone à l’intérieur des habitations étant sensiblement plus basses (voir question concernant les habitations), il est conseillé aux personnes sensibles de ne pas sortir lors d’un épisode d’ozone.
- Pourquoi les concentrations d’ozones sont-elles plus élevées dans les campagnes que dans les villes ?
L’ozone est un polluant secondaire, ce qui signifie qu’il n’est pas directement produit par la circulation automobile, l’industrie, etc, mais plutôt qu’il est formé, sous l’action du rayonnement solaire, sur base de plusieurs polluants "précurseurs". Plus précisément, il s’agit des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (COV). Le trafic automobile est le principal responsable de l’émission de composés chimiques qui sont à la base de la formation d’ozone.
Les épisodes d’ozone sont caractérisés par des concentrations plus élevées dans les campagnes que dans les villes. Ceci s’explique par la réaction (inverse) de destruction de l’ozone par les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatiles (COV), qui se produit davantage dans les villes que dans les campagnes, en raison des concentrations plus élevées de monoxyde d'azote (NO) émises par le trafic. Cette réaction de destruction se produit lorsque l'intensité lumineuse est faible, notamment en fin d'après-midi. Le fait qu’il y ait moins d’ozone dans les villes ne signifie pas pour autant que la pollution au sens général y est moindre : il existe d’autres polluants qui sont présents en plus grande quantité que dans les campagnes.
Il n’existe donc pas de lien direct (linéaire) entre les quantités de substances qui sont à la base de la formation d’ozone et les concentrations d’ozone proprement dites. Une diminution des quantités de précurseurs d’ozone peut même être à l’origine d’une augmentation des concentrations d’ozone. Ce phénomène peut être aisément observé le weekend, au cours duquel la diminution du trafic conduit le plus souvent à des concentrations d’ozone plus importantes, en raison de moins grandes quantités de NO présentes dans l’air. Le processus de formation de l'ozone présente ainsi un mécanisme complexe d’auto-dépendance avec ses précurseurs.
Pour décrire de façon plus détaillée les raisons qui expliquent la présence de concentrations d’ozone plus importantes dans les campagnes que dans les villes, il est utile de faire référence aux réactions chimiques de base. De façon extrêmement simplifiée, le schéma de réaction de formation de l’ozone peut être écrit comme suit :
NO2 + O2 (+ rayonnement UV du soleil + chaleur) --> NO + O3
ou autrement dit, le dioxyde d’azote réagit avec l’oxygène pour former, sous l’action du rayonnement UV et en présence de chaleur, du monoxyde d’azote et de l’ozone. Cette réaction photo-chimique de formation de l’ozone est écrite sous forme globale : en pratique, la formation d’ozone implique plusieurs centaines de réactions chimiques.
Cette réaction est dite "à l'équilibre", ce qui signifie que la réaction inverse (qui contribue à détruire l’ozone) s’écrit :
NO + O3 --> NO2 + O2
Une loi de la chimie énonce qu'un équilibre tend à se rétablir lorsqu'il est perturbé. C'est à ce stade que les COV entrent en ligne de compte. Ceux-ci vont réagir avec le NO et, de ce fait, entraîner une diminution des concentrations de NO : il en résulte une pertubation de l'état d'équilibre. En vertu de la loi évoquée ci-dessus, l'équilibre tendra à se rétablir par augmentation des concentrations de NO. L'équilibre global tend ainsi à se déplacer vers un accroissement des concentrations de NO, ce qui se traduit aussi par un accroissement des concentrations de O3 (ozone).
Les gaz émis par le trafic automobile contiennent une proportion importante de NO. Etant donné qu'il possède une durée de vie très courte, le NO émis est ainsi très rapidement transformé (ou oxydé) en dioxyde d'azote (NO2), qui se caractérise, quant à lui, par une durée de vie beaucoup plus longue, allant de quelques heures jusqu'à plusieurs jours. C'est ce processus chimique qui explique pourquoi les concentrations d'ozone sont moindres dans les villes qu'à la campagne.
En résumé :
- Dans les villes, le trafic automobile contribue à produire davantage de NO. Le NO, en réagissant avec l'ozone pour former du NO2, diminue ainsi les concentrations d'ozone.
- A la campagne, les émissions de NO provenant du trafic routier étant moindres, les réactions de destruction de l'ozone sont également moins importantes que dans les villes et se traduisent ainsi par des concentrations d'ozone plus élevées.Ces considérations expliquent pourquoi des mesures à court terme, telles que la mise à l'arrêt de la circulation, peuvent avoir un effet contraire sur la pollution par l'ozone. Diminuer la circulation implique une réduction des émissions de NO et, par conséquent, une diminution des réactions chimiques de destruction de l'ozone. Les mesures de limitation de trafic mises en application lors d'un pic de pollution aux particules fines ne peuvent donc s'appliquer pendant un pic d'ozone. Bien qu'elles puissent jouer un rôle de sensibilisation plus important auprès des conducteurs, les mesures à court terme n'en restent pas moins inefficaces pour réduire les concentrations d'ozone.
La réduction des pics d'ozone nécessite par contre des mesures de plus long terme. Il serait utile de mettre en oeuvre des mesures (par exemple, limitation de la circulation) 4 ou 5 jours avant un pic d'ozone, de façon à limiter les concentrations de précurseurs d'ozone lors du pic. Toutefois, une prévision précise de tels événements de pollution à 5 jours d'échéance demeure encore difficile à l'heure actuelle. Les prévisions de concentrations d'ozone sont en effet fortement liées à la qualité des prévisions météorologiques qui demeurent parfois incertaines au-delà de trois jour d'échéance.
Les cartes de prévision d'ozone pour le jour même, le lendemain et le surlendemain sont disponibles sur notre site internet sous la rubrique Ozone - Prévisions.
Sur base des résultats obtenus à partir de modèles de qualité de l'air, la pollution par l'ozone peut être réduite en appliquant les mesures suivantes :
1) limitation drastique (de 60 - 70 %) des émissions de précurseurs d'ozone ;
2) appliquer cette limitation non seulement à la Belgique, mais aussi à l'Europe entière ;
3) appliquer cette limitation pendant toute l'année, et non pas lors d'un épisode d'ozone.Il existe au niveau européen un certain nombre de mesures qui ont été prises; une mesure importante prise dans ce sens est la directive européenne NEC (National Emission Ceilings), selon laquelle chaque pays européen se voit contraint de limiter ses émissions de NOx et COV.
- L'ozone est-il présent dans les habitations ?
L'ozone est un composé chimique très réactionnel et instable. L'ozone produit à l'extérieur peut entrer dans les habitations et réagir avec toutes les matières avec lesquelles il entre en contact. En général, on estime que la concentration d'ozone à l'intérieur représente environ la moitié de la concentration mesurée à l'extérieur. Etant donné que les plus hautes concentrations d'ozone (à l'extérieur) sont le plus souvent mesurées entre 12 et 20 heures, il est conseillé, lors des épisodes d'ozone, d'aérer les pièces de l'habitation en dehors de cette plage horaire.
Dans les espaces mal ventilés où se trouvent d'anciens photocopieurs ou imprimantes laser, d'importantes concentrations d'ozone peuvent être mesurées. Les photocopieurs et imprimantes laser récents possèdent un "filtre d'ozone" qui détruit l'ozone formé et permet le limiter au maximum les émissions restantes.
Dans l'arrêté royal "Vers une modification du Règlement Général pour la protection des travailleurs en ce qui concerne la fixation de valeurs limites lors d'expositions aux agents chimiques" du 11 avril 1995 (M.B. du 14/6/1995, p. 17055), la valeur maximale d'exposition à l'ozone sur le lieu de travail est fixée à 200 µg/m³ (valeur moyenne sur une période de 8 heures).
- Que puis-je faire par moi-même pour limiter les concentrations élevées d'ozone ?
La pollution par l'ozone peut être réduite en appliquant les mesures suivantes :
1) limitation drastique (de 60 - 70 %) des émissions de précurseurs d'ozone ;
2) appliquer cette limitation non seulement à la Belgique, mais aussi à l'Europe entière ;
3) appliquer cette limitation pendant toute l'année, et non pas lors d'un épisode d'ozone.En pratique, chacun peut contribuer à la diminution des émissions de précurseurs, notamment à travers les actions suivantes :
- limiter les déplacements en voiture ;
- utiliser les transports en commun ;
- réaliser les déplacements courts à pied ou à vélo ;
- respecter les limitations de vitesse et éviter les conduites "sportives" (c'est-à-dire éviter les fortes accélérations et les tours élevés du moteur) ;
- lors de l'achat d'un nouveau véhicule, tenir compte de son impact écologique - plus d'informations sont disponible sur le site //www.ecoscore.be/;
- éviter autant que possible les peintures à base de solvants, et choisir plutôt les peintures à base d'eau ;
- éviter de faire le plein de carburant de la voiture quand il fait très chaud ;
- choisir une installation de chauffage économique et à haut rendement.- L'ozone n'est-il nuisible que pour l'homme?
Non. L'ozone est également nocif pour les plantes ainsi que pour certains matériaux.
Une exposition aiguë à de hautes concentration se traduit par l’apparition de taches ou le blanchiment de la feuille. Les effets invisibles comprennent une résistance réduite et une affection des cellules. De ce fait, la réparation du tissu végétal consomme davantage d’énergie, aux dépens de la croissance de la plante. L’ozone cause ainsi une réduction du rendement des cultures, mais aussi une diminution de la production de biomasse et une baisse de la biodiversité dans les forêts. Lors d'un été "normal", la réduction potentielle du rendement des cultures céréalières peut être de 5%. Cette réduction peut aller jusuq'à 20% lors des étés "chauds".
Une dégradation de certains matériaux comme le caoutchouc et les plastiques peut se produire suite à une exposition de longue durée à l’ozone, étant donné le pouvoir réactif très puissant de l'ozone.
- Comment évolue la problématique de l'ozone?
La réponse à cette question n'est pas évidente et la réponse dépend fortement de l'indicateur d'état choisi, c'est-à-dire, le paramètre choisi pour étudier l'évolution de la situation.
La directive de l'Union Européenne 2002/3/CE, relative à la pollution de l'air par l'ozone est entrée en vigueur le 9 septembre 2003. La directive a permis de définir des paramètres qui ont pour objectif de quantifier les valeurs cibles pour l'ozone et de définir des objectifs à long terme.
La valeur cible européenne pour la protection de la population est basée sur le maximum journalier de la concentration d’ozone en moyenne sur huit heures. En moyenne sur trois ans, cette valeur ne peut dépasser 120 μg/m³ plus de 25 fois par an. Cette valeur cible européenne est un objectif à moyen terme (OMT) qui s’applique à partir de 2010 (la moyenne s’effectue sur 2010-2012). On détermine que ce paramètre, comme objectif à long terme (OLT), ne dépasse plus le seuil de 120 µg/m3 pour aucun jour. Comme étape intermédiaire, depuis 2010, l'OLT ne peut plus être dépassé que 25 jours par an, en moyenne sur 3 ans. À l'aide de ce paramètre, un "indicateur de pics" peut être défini en accumulant sur tous les jours de l'année, les dépassements du seuil de 120 µg/m3 du maximum journalier de la moyenne glissante sur huit heures (AOT60ppb-max8h). Comme indicateur moyen, on peut considérer la moyenne annuelle de toutes les concentrations d'ozone. Cliquez ici pour voir l'évolution de l'indicateur AOT60ppb-max8h.
Lorsqu'on prend comme indicateur 'l'indicateur de pics", on constate en observant les mesures d'ozone que l'ampleur et la fréquence des pics de concentration d'ozone a diminué depuis les années 90 (en raison des diminutions des émissions de précurseurs d'ozone en Europe), et ce pour des étés comparables.
Toutefois, si l'on considère l'indicateur moyen (par exemple, la moyenne annuelle de toutes les concentrations d'ozone), on observe une tendance à la hausse, ce qui indique des concentrations de fond en ozone de plus en plus élevées. Ces concentrations de fond en ozone augmentent pour 2 raisons : premièrement à cause d'une augmentation globale des émissions de précurseurs d'ozone dans l'hémisphère nord, et deuxièmement à cause de la diminution du mécanisme de déstruction d'ozone, par la réduction locale d'émissions en NOx dans nos régions, ce qui peut se traduire par une augmentation des concentrations en ozone.
- Que sont les PM10 et PM2,5?
Outre les gaz, l'atmosphère contient des matières en suspension en phase liquide et solide (aérosols), représentant un mélange complexe de substances chimiques organiques et inorganiques et que l'on regroupe sous le terme général de "particules en suspension". Ces particules en suspension sont souvent désignées par l'abréviation PM qui provient de l'anglais "Particulate Matter".
Dans le cadre de l’étude de la qualité de l’air, ces particules sont classées en fonction de leur "diamètre aérodynamique", qui correspond au diamètre moyen d’une sphère qui posséderait des propriétés aérodynamiques équivalentes.L'appellation "PM10" désigne les particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres (noté µm,1 µm = 10-6 m c'est-à-dire 1 millionième de mètre ou encore 1 millième de millimètre ). Le diamètre des particules fines PM2.5 et PM1 sont inférieurs respectivement à 2.5 et à 1 µm. À titre de comparaison, le diamètre moyen d'un cheveu humain est de 50 à 70 µm (voir image ci-dessous).
Les particules PM10 les plus grosses sont évacuées de l'atmosphère en principe dans les quelques heures qui suivent leur émission, soit par sédimentation soit sous l'effet des précipitations. Les particules PM2.5 et PM1 ont en général des vitesses de sédimentation plus faibles et peuvent donc rester en suspension dans l'atmosphère pendant des jours, voire plusieurs semaines. Par conséquent, ces particules peuvent être transportées sur de longues distances et subir des transformations physico-chimiques.
Source: C. Trimbacher Umwelbundesamt Wien
Cette photo montre une image d'un filtre à particules placé le long d'une route par un microscope électronique. Les suies de diesel (en gris sur l'image) sont présentes de manière prédominante sur le filtre. Les particules indiquées en bleu sur l'image sont des poussières de combustion, les particules colorées en rose sont d'origine minérale et les cristaux, en vert, sont des sels.
- Comment les particules primaires et secondaires se forment-elles?
En fonction de leur mécanisme de formation, on distingue les particules primaires ou secondaires.
Les particules primaires sont émises directement dans l'atmosphère sous forme solide ou liquide. Il s'agit par exemple des particules minérales résultant de l'érosion de sols, du sable d'origine désertique, des embruns marins, des cendres volcaniques, etc. En milieu urbain, on peut retrouver des suies provenant du chauffage domestique, des particules émises directement par la combustion des carburants automobiles ou résultant de l'usure des pneumatiques et des freins, ou encore des particules provenant de la remise en suspension des dépôts sur la chaussée par la circulation.
Les particules secondaires résultent de la conversion en particules, des gaz présents dans l'atmosphère. Cette conversion, soit directement gaz-solide, soit par l’intermédiaire des gouttes d’eau, est appelée nucléation. La nucléation est le mécanisme de base de la formation des nouvelles particules dans l’atmosphère. Les principaux précurseurs impliqués dans la formation des particules secondaires sont le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d'azote (NOx et nitrates), les composés organiques volatils (COV) et l'ammoniac (NH3). Les particules secondaires sont essentiellement des particules fines (<2.5 µm).
Plus d'informations sur la composition des particules fines en Flandre peut être trouvé ici (rapport CHEMKAR, en néerlandais).
- Quelle est la composition chimique des particules?
La composition chimique des particules présente une très grande variabilité, qui dépend à la fois de la nature et de la proximité des sources d’émission, et également des transformations que les particules subissent dans l’atmosphère.
On définit deux grandes fractions de particules: la fraction inorganique (ou minérale) et la fraction organique. Le plus souvent, les particules en suspension dans l’air sont constituées de ces deux fractions. La fraction minérale (souvent d'origine naturelle) est composée essentiellement de sulfates, de nitrates et d’ammonium. À cela s'ajoutent d'autres espèces, en général présentes en concentration plus faibles, comme certains métaux (plomb, arsenic, cadmium,...) et des sels (embruns marins, ...).
En ce qui concerne la fraction organique, on distingue la fraction contenant du carbone élémentaire (EC) et la fraction contenant du carbone organique (OC). Le carbone élémentaire est constitué à quasiment 100% d'atomes de carbone et est chimiquement inerte. Les particules de carbone élémentaire sont émises directement dans l’atmosphère au cours des processus de combustion. Le carbone organique est la fraction regroupant tous les composés organiques fonctionnalisés, soit émis directement dans l'atmosphère, soit formés in-situ par condensation ou nucléation des produits de dégradation photochimique des composés organiques volatils (COV). La fraction OC est une matrice très complexe, constituée d'une multitude de composés différents appartennant aux grandes familles de la chimie organique que sont les alcanes, les acides carboxyliques, les alcools, les aldéhydes, les cétones, les esters, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines,...
- Quelles sont les principales sources d'émissions des PM?
Les particules en suspension proviennent de sources naturelles ou anthropiques (dues aux activités humaines). Les particules naturelles proviennent d'évènements tels que les éruptions volcaniques, l'activité sismique, l'activité géothermique, l’érosion éolienne des sols, les embruns marins ou le transport de particules depuis des régions désertiques. Certaines particules comme les pollens ou les cires sont d'origine végétale.
Les principales sources anthropiques sont la combustion de gazole et d'essence des véhicules automobiles, les combustibles domestiques solides (charbon, lignite, biomasse), les activités industrielles, le traffic automobile, les activités agricoles ou minières, les travaux d'excavation. Les sources anthropiques les plus importantes d'émissions de particules en Europe (UE-15) étaient, pour 2007, le transport routier pour 25% et la production d'énergie pour 23%. Les contributions significatives d’autres secteurs s’élevaient à 16% pour l'agriculture, 12% pour la combustion dans l’industrie, 10% pour le transport autre que routier, 7% pour le chauffage résidentiel, 5 % pour les procédés industriels (voir image ci-dessous et sur le lien (UNECE/EMEP DATA).
En première approximation on peut donc considérer que la répartition est d'environ 1/3 pour le transport, 1/3 pour la production d'énergie et 1/3 pour l'activité industrielle ou agricole. Toutefois, ceci peut fortement varier d'une région géographique à l'autre en fonction des activités, de la densité du traffic ou de population, etc. Ainsi en 2006 en région bruxelloise, le transport a contribué pour plus de 75% des PM10, alors que l'industrie est prépondérante en région wallonne (60%). En région flamande, l'industrie et le transport routier contribuent chacun pour environ 25%, l'agriculture présentant la contribution majoritaire avec 35%.
- Y a-t-il des concentrations à ne pas dépasser?
La directive européenne de 2008 sur la qualité de l'air fixe certaines valeurs limites. Il s'agit de seuils de concentration définis sur la base de données scientifiques qui ne doivent pas être dépassés afin de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et/ou l'environnement dans son ensemble.
Les valeurs limites sont des concentrations maximales exprimées en µg/m³ pour différentes périodes : une concentration moyenne horaire, journalière ou annuelle. Il existe des niveaux pour le dioxyde de soufre, le dioxyde d'azote, les PM₁₀, les PM₂.₅, le plomb, le benzène et le monoxyde de carbone.Polluant
Période de calcul de la moyenne
Valeur limite
Date à laquelle la valeur limite doit être respectée
PM₁₀
Moyenne annuelle
40 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2005
Moyenne journalière
50 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2005
PM₂.₅
Moyenne annuelle
25 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2015
Benzène
Moyenne annuelle 5 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2010
CO
Maximum journalier de la moyenne sur 8 heures
10 µg/m³ Depuis le 1er janvier 2005
Plomb
Moyenne annuelle
0,5 µg/m³ Depuis le 1er janvier 2005
NO₂
Moyenne annuelle 40 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2010
Moyenne horaire 200 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2010
SO₂
Moyenne journalière
125 µg/m³
Depuis le 1er janvier 2005
Moyenne horaire 350 µg/m³ Depuis le 1er janvier 2005
Outre ces valeurs limites, qu'il est obligatoire de respecter, la directive décrit également des valeurs cibles, des seuils d'information et des seuils d'alerte pour différents polluants. Les valeurs cibles sont des concentrations à atteindre "dans la mesure du possible", tandis que les seuils d'information et d'alerte sont des niveaux de concentration à partir desquels la Belgique est tenue d'informer le public.
Chaque année, nous évaluons la qualité de l'air de l'ensemble du territoire belge au regard de ces valeurs limites dans notre rapport annuel de la qualité de l'air.
- Quelles sont les lignes directrices de l'Organisation Mondiale de la Santé?
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a élaboré des valeurs guides et de référence pour un certain nombre de polluants afin de minimiser leur impact sur la santé. Ces valeurs guides et de référence sont destinées à informer les décideurs du monde entier et à réduire ou prévenir efficacement les risques liés à la pollution atmosphérique. Les valeurs guides et de référence sont obtenues après l'analyse de nombreuses études scientifiques (méta-analyses).
En septembre 2021, les valeurs conseillées de 2005 ont été revues et renforcées pour la plupart des polluants :
Lignes directrices et de référence de l'OMS Polluant Objet Durée
retenue
Ancienne ligne directrice (2005) Nouvelle ligne directrice 2021 Particules fines - PM10 Valeur guide 1 jour
1 année50 µg/m³ (max. 3 dépassements/an)
20 µg/m³45 µg/m³ (max. 3 - 4 dépassements par an)
15 µg/m³Particules fines - PM2.5 Valeur guide 1 jour
1 année25 µg/m³ (max. 3 dépassements/an)
10 µg/m³15 µg/m³ (max. 3 - 4 dépassements par an)
5 µg/m³Dioxyde d'azote (NO2) Valeur guide 1 heure
1 jour
1 année200 µg/m³
/
40 µg/m³200 µg/m³
25 µg/m³
10 µg/m³Dioxyde de soufre (SO2) Valeur guide 10 minutes
1 jour500 µg/m³
20 µg/m³500 µg/m³
40 µg/m³Ozone (O3) Valeur guide moyenne 8 heures*
6 mois/8 heures**100 µg/m³
/100 µg/m³ (max. 3 - 4 dépassements par an)
60 µg/m³Monoxyde de carbone (CO) Valeur guide 15 minutes
moyenne 1 heure
moyenne 8 heures
1 jour100 mg/m³
35 mg/m³
10 mg/m³
/100 mg/m³
35 mg/m³
10 mg/m³
4 mg/m³ (max. 3 - 4 dépassements par an)Benzène Valeur de référence 1 année 1.7 µg/m³ 1.7 µg/m³ Plomb (Pb) Valeur guide 1 année 0.5 µg/m³ 0.5 µg/m³ Arsenic (As) Valeur de référence 1 année 6.6 ng/m³ 6.6 ng/m³ Cadmium (Cd) Valeur guide 1 année 5 ng/m³ 5 ng/m³ Nickel (Ni) Valeur de référence 1 année 25 ng/m³ 25 ng/m³ Benzo(a)pyrène (B(a)P) Valeur de référence 1 année 0.12 ng/m³ 0.12 ng/m³ * la moyenne sur 8 heures la plus élevée par jour
** moyenne glissante sur 6 mois de la moyenne 8h la plus élevée par jour pendant la saison de pic.Comme des effets sur la santé peuvent être observés même pour des concentrations inférieures à ces valeurs recommandées, les lignes directrices mentionnées ci-dessus n'offrent pas une protection absolue pour la santé. Elles sont destinées à être utilisées dans le monde entier pour soutenir les actions (visant différents secteurs) d'amélioration de la qualité de l'air.
Les valeurs limites ou cibles utilisées par l'Union européenne sont un compromis entre trois éléments : la protection de la santé publique, l'évaluation des risques associés et le contexte général. Plus précisément, les normes dépendent de la stratégie utilisée pour trouver un équilibre entre les risques pour la santé, la faisabilité technique, les considérations économiques et sociales, qui dépendent à leur tour du développement et des capacités des États membres de l'UE ainsi que de l'expertise disponible en matière de qualité de l'air.
- Le port d'un masque empêche-t-il l'inhalation des particules?
Un simple masque en papier ne protège absolument pas des poussières fines.
Il existe des masques de protection respiratoire que doivent obligatoirement être utilisés par les travailleurs exposés aux fines poussières. Ils sont composés de matériaux filtrants et absorbants répondant aux exigences de la directive européenne 89/686/EEC relative aux équipement de protection individuelle.
Il serait cependant exagéré de les porter dans la rue (dans notre pays). Seules les personnes présentant des maladies spécifiques ou les travailleurs exposés en continu aux poussières fines, peuvent réellement en tirer un bénéfice.
- Le chauffage domestique est-il une source de pollution aux particules fines?
Les systèmes de chauffage utilisent différentes sources d'énergie: combustibles fossiles (charbon, fuel, gaz), biomasse (bois, …), sources naturelles (solaire, géothermie). Seuls les procédés utilisant les sources naturelles sont des système "zéro rejet". S'il est vrai qu'une combustion complète produit uniquement du dioxyde de carbone et de l'eau, la plupart des combustions sont cependant incomplètes et conduisent à des émissions de gaz polluants et de particules. La plupart des combustibles contiennent également des "impuretés" ou des éléments non combustibles en quantité variable. Les émissions de polluants dépendent donc de la nature du combustible et du type de technologie utilisé.
Ces dernières années, les installations de chauffage au bois ont pris de l’ampleur, le bois étant souvent perçu comme une source d’énergie propre, renouvelable, économique, et qui permet d’éviter l’utilisation des combustibles fossiles. Il faut cependant garder à l’esprit que le bois reste une source d'énergie brute, composée d'éléments complexes non raffinés. Pour assurer un niveau très bas d’émissions polluantes, le processus de la combustion doit être parfaitement maîtrisé.
Les récentes études européennes démontrent que la combustion de la biomasse (chauffage au bois, feux de végétaux) contribue d’une manière importante à la pollution de l’air, notamment en période hivernale. Le projet européen CARBOSOL (2001-2005) a étudié la contribution de différentes sources à la fraction carbone organique (OC) des particules. Les méthodes analytiques utilisées dans ce projet faisaient appel à des traceurs chimiques tel que le levoglucosan et à la mesure du carbone 14 (14C). Le levoglucosan, sucre produit lors de la combustion de la cellulose, s'est avéré un excellent traceur chimique permettant de relever sans ambiguïté les émissions dues à la combustion de biomasse. Le carbone 14, quant à lui, est un isotope radioactif du carbone qui se désintègre trop vite pour se trouver dans les combustibles fossiles, mais qui est présent dans la biomasse. Les résultats montrent qu'en hiver, 50 à 70% de la masse des aérosols carbonés provient de la combustion de biomasse, et ceci quelle que soit la localisation géographique en Europe.
Pour limiter la pollution particulaire carbonée à l'échelle continentale notamment en hiver, des évolutions technologiques dans le contexte de la combustion de la biomasse, ainsi qu'une réglementation rigoureuse limitant ses modes d'utilisation, sont nécessaires.
- Quels sont les impacts de concentrations élevées sur la santé?
Plus une particule est fine, plus elle peut pénétrer profondément dans les voies respiratoires et donc plus sa toxicité potentielle est élevée. Les plus grosses particules (PM10) sont retenues par les voies aériennes supérieures. Ce phénomène est illustrés par le dessin ci-dessous.
Figure 1: Pénétration des particules fines dans les voies respiratoires.
Source: Lokaal gezondheidsoverlegLes particules plus fines pénètrent profondément dans l'appareil respiratoire où elles peuvent provoquer une inflammation et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Les particules de taille <1μm sont suspectées d'être une cause de problèmes cardio-vasculaires. Elles peuvent également avoir des propriétés mutagènes et cancérigènes. C'est notamment le cas de certaines particules émises par les moteurs diesel (Hydrocarbure Aromatiques Polycycliques - ou HAP - par exemple).
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) les effets ou conséquences liés à une exposition de courte durée sont :
- Des réactions inflammatoires des poumons
- Des symptômes respiratoires
- Des effets néfastes sur le système cardiovasculaire
- L’accroissement de la prise de médicaments, de l'hospitalisation et de la mortalité des personnes souffrant de problèmes respiratoires, étant cardiaques ou asthmatiques (et considerées comme les groupes à risques).
Les personnes âgées et les enfants sont également considérées comme les groupes à risques
Parmi les effets liés à une exposition de longue durée, l’OMS cite:
- L'accroissement des symptômes des voies respiratoires inférieures et des maladies respiratoires obstructives chroniques
- La réduction des fonctions pulmonaires chez les enfants et les adultes
- Le raccourcissement de l’espérance de vie dû principalement à la mortalité cardio-pulmonaire et probablement au cancer des poumons
Les effets néfastes sur la santé sont particulièrement avérés chez les personnes âgées ou souffrantes d'insuffisances immunitaires, cardiaques ou respiratoires et chez les enfants.Étant donné qu’une exposition aux particules à long terme diminue de manière significative l’espérance de vie, il est certain que les effets à long terme (exposition chronique) s’avèrent plus importants pour la santé publique que les effets à court terme (exposition aigue). Les études effectuées dans la cadre du programme CAFE (Clean Air for Europe) ont démontré que les PM2.5 présentes dans l'atmosphère raccourcissent actuellement l'espérance de vie statistique dans l'UE de plus de 8 mois, soit une perte annuelle totale de 3,6 millions d'années de vie (voir ci-dessous l'illustration).
Figure 2: Raccourcissement de l'espérance de vie causé par les PM2.5, exprimé en mois (prognostic pour 2010). Cette estimation est basée sur des résultats de modélisation, et non de mesures!Le program APHEIS créé en 1999 étudie l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé en Europe. Pour remplir sa mission, APHEIS a créé un système de surveillance épidémiologique en établissant un réseau de professionnels de l'environnement ou de la santé dans 26 villes européennes.
- Quelle est l'évolution des concentrations des PM10 en Belgique?
Les résultats de mesures des réseaux télémétriques de Flandre, Bruxelles et Wallonie montrent une diminution des concentrations de PM10 depuis le début des années 2000. Pour voir l'évolution des concentrations annuelles en PM10 en Belgique, cliquez ici.
Toutefois, la diminution de la concentration moyenne dans l'air en Belgique est plus faible que la diminution des émissions de particules (primaires ou précurseurs de particules secondaires) observée suite aux efforts fournis par les différents acteurs (la différence est de l’ordre de 10%). Cela peut s’expliquer en partie par le caractère non-linéaire des transformations physico-chimiques des particules dans l’air, plus particulièrement dans le contexte de la formation des particules secondaires.
En outre, une partie des émissions n’est pas répertoriée dans les inventaires d'émissions atmosphériques comme par exemples les émissions diffuses. D’autres émissions, comme celles des moteurs diesel, sont probablement sous-estimées. La combustion de la biomasse dans le secteur résidentiel n’est pas non plus classée dans les registres des émissions.
- Quelle est la part de la pollution transfrontière dans les concentrations de PM en Belgique?
Selon les études et simulations réalisées, 70 à 80 % de la concentration mesurée serait toujours présente en l'absence de toute émission de particules ou de précurseurs en Belgique. Ceci signifie que la majeure partie de la pollution aux PM10 peut être attribuée au transport à longue distance. Sur cette contribution de fond (transboundary background) viennent s'ajouter des contributions régionales et locales. Dans les zones à fortes émissions de particules (grandes agglomérations, zone industrialisées), l’impact des émissions locales sur les concentrations mesurées est beaucoup plus important.
D'un autre point de vue, les émissions provenant de l’étranger ont davantage d'impact sur les concentrations moyennées annuellement. Les dépassements journaliers, quant à eux, sont liés principalement aux émissions locales.
Parallèlement il est vrai qu'une partie non-négligeable des PM produites en Belgique sont exportées vers nos pays voisins. Ce phénomène est visible (pour la Flandre spécifiquement) sur la carte ci-dessous. Cette carte illustre les émissions de PM2.5 dans les pays voisins (et en Belgique) s'il n'y avait pas d'emissions de particules produites en Flandre.
- Quand ont lieu des épisodes des pollutions aux particules fines?
La plupart des épisodes de forte concentration en particules surviennent au cours des périodes froides, généralement de décembre à février en Belgique, et sont essentiellement dus à une mauvaise dispersion des polluants, liée à des conditions météorologiques défavorables. La faible vitesse de vent empêche la dispersion horizontale des polluants et la présence d'une inversion thermique (voir ci-dessous) limite leur dispersion verticale.
Dans certaines situations spécifiques en hiver, des courants continentaux stables peuvent transporter les particules les plus fines sur de grandes distances. C’est ainsi que des particules émises en Europe de l’Est peuvent être amenées jusqu’à nos régions et entraîner une augmentation notable des niveaux en particules fines.
Phénomène d'inversion thermique
En règle générale, la température décroît avec l'altitude. Le phénomène inverse se produit en condition d'inversion de température ou inversion thermique: la température à quelques centaines de mètres d'altitude est supérieure à celle mesurée au niveau du sol. Les polluants, qui se dispersent vers le haut en situation normale, se trouvent alors bloqués sous une "couche d'inversion" qui joue le rôle de couvercle thermique. Dans un anticyclone, l'air descendant se réchauffe par compression adiabatique, et cet air chaud chapeaute la couche d'air froid en contact avec le sol; on parle dans ce cas d'inversion de subsidence.
Si, au même moment, il y a peu de vent, la dispersion horizontale est également limitée. Les polluants et les particules émis s'accumulent dans un volume d’air restreint, ce qui entraîne une augmentation rapide des concentrations.
L’inversion thermique le 18 février 2008 à WAREGEM. Le panache des fumées d’une cheminée s’affaisse à la hauteur de l’inversion et se disperse seulement horizontalement. Photo: Frank Desoppere.
- Quelles actions à court terme sont entreprise en Belgique lors des épisodes smog?
Une des tâches de CELINE est le suivi des épisodes de pollution (épisodes smog). CELINE informe la population et les instances responsables indiquées par les Régions. Cela répond à une obligation de l’Union Européenne reprise dans la Directive 2008/50/CE relative à la qualité de l’air ambiant qui indique que la population doit être informée et que des mesures doivent être prises pour limiter le risque et la durée des dépassements des valeurs limites européennes.
Le 2 septembre 2008, les ministres de l’environnement de trois gouvernements régionaux et CELINE ont adopté un protocole de coordination lors d’épisodes de pollution. Initialement, ce protocole concernait uniquement les pics de pollution par les PM10 ou le dioxyde d'azote (NO2). Le 10 juillet 2019, ce protocole a été adapté. Les concentrations de PM2.5 ont été pris en compte pour l'activation des phases d’information et des phases d’alerte.
Un épisode de pollution est une période au cours de laquelle les concentrations d’un ou plusieurs polluants dans l’air ambiant risquent de dépasser les seuils définis par les Régions.
Pour prévoir les épisodes de pollution, CELINE exploite les prévisions des modèles météorologiques (ALADIN, ECMWF) pour caractériser les conditions de dispersion des polluants ainsi que les prévisions des modèles en service à CELINE (entre autre SMOGSTOP, OVL, CHIMERE) afin de prévoir les concentrations des polluants. Ces différentes sources sont analysées, comparées et confrontées à l’expérience acquise par CELINE en matière de prévisions de la qualité de l’air à court terme (quelques jours).
Lors d’un dépassement du seuil d’information ou d’un seuil d’alerte régional, des mesures sont prises. Celle-ci peuvent différées selon les Régions.
- Seuil d’information : niveau au-delà duquel la population doit être informée et conseillée afin de limiter les émissions des polluants;
- Seuil d’alerte : niveau au-delà duquel des mesures sont mises en œuvre afin de limiter les émissions.
Il n’existe pas de seuil européen d’avertissement ou d’alerte pour les particules fines.
Seuils d’information
Depuis 2016, les trois Régions ont introduit un seuil d’information en complément aux seuils régionaux d’alerte existants.
Le seuil d’information est basé sur les observations (mesures des dernières 24 heures) et les prévisions (prochaines 24 à 48 heures). Il peut être activé tout au long de l’année. Celui-ci est de 35 µg/m³ (moyenne glissante sur 24 heures) pour les PM2.5 et de 50 µg/m³ (moyenne glissante sur 24 heures) pour les PM10.
Pour la Région Flamande et la Région Bruxelloise, les concentrations mesurées sont moyennées par région. Pour la Région wallonne, les moyennes sont calculées à partir des stations situées au nord du sillon Sambre-et-Meuse.
Pour que ce seuil soit activé, il faut que le seuil (moyenne glissante 24 heures) soit dépassé ET que les prévisions des conditions météorologiques restent défavorables à la qualité de l’air pour les prochaines 24 à 48 heures.
L’activation de la phase d’information implique de la part de CELINE la diffusion d’un bulletin d’informations à portée générale concernant :
- - La cause et l’origine de l’épisode de pollution,
- - l’état de la situation et de son évolution probable,
- - les recommandations générales en matière de santé et les comportements à adopter pour réduire les émissions polluantes.
Ce seuil est activé plusieurs fois par an principalement durant les périodes hivernale (conditions météorologiques défavorables à la dispersion des polluants) et printanière (épandages agricoles).
En Région flamande
Lorsque le seuil d’information est activé, la Vlaamse Milieumaatschappij (VMM) met en œuvre une communication spécifique de sensibilisation de la population de la Régin Flamande afin de l’inviter à ne pas utiliser le chauffage au bois.
En Région wallonne
La population est invitée à diminuer ses émissions de particules fines. Ainsi, il est conseillé de ne pas utiliser le bois comme source de chauffage et de limiter ses déplacements en voiture.
En Région de Bruxelles-Capitale
La Région de Bruxelles-Capitale a défini deux seuils d’information. Le premier seuil, dit seuil « 0 » ou « seuil d’information et de sensibilisation » a pour objectif de prévenir suffisamment tôt la population d’une situation de dégradation de la qualité de l’air. Si ce seuil persiste durant plus de deux jours consécutifs, alors le seuil « 0+ » ou « seuil d’information et d’intervention » est activé et des mesures limitant la vitesse des véhicules et encourageant les alternatives à la voiture sont mises en places.
Seuil d’information et de sensibilisation - Seuil 0
Les citoyens sont encouragés à adopter un comportement différent afin de limiter les émissions de polluants, ce par exemple en utilisant un mode de transport alternatif à la voiture et en le chauffage au bois.Seuil d’information et d’intervention – Persistance Seuil 0 (ou Seuil 0+)
Des mesures pour encourager les alternatives à la voiture et limiter son usage son mises en place.La vitesse est limitée à 90 km/h sur le ring de Bruxelles ainsi que sur les autoroutes de la Région wallonne et de la Région flamande (pour autant que l’alerte soit déclenchée dans les 3 Régions).
La vitesse est limitée à 50 km/h en Région de Bruxelles-Capitale, sur les voiries où on peut habituellement rouler à 90 ou 70 km/h.
La police renforce les contrôles de vitesse en Région de Bruxelles-Capitale.
Les transports publics (STIB) sont gratuits pour la journée.
Le ticket journée de Villo ! est gratuit.
Se chauffer au bois devient interdit (pour autant qu’il ne s’agisse pas du seul moyen de chauffage du domicile).Seuils d’alerte
La phase d’alerte est basée sur les prévisions des concentrations en particules fines (contrairement au seuil d’information qui est basé sur les observations). Le seuil d’alerte est commun aux trois régions à savoir 70 µg/m³ en PM10 et 50 µg/m³ en PM2.5.
La phase d’alerte est déclenchée lorsque les prévisions indiquent que les seuils régionaux relatifs aux concentrations journalières de PM10, 70 µg/m³ ou 50 µg/m³ pour les PM2.5, devraient être atteints pour une durée d’au moins deux jours consécutifs. L’activation de la phase d’alerte implique de la part de CELINE la diffusion d’un bulletin d’informations à portée générale concernant :
- - La cause et l’origine de l’épisode de pollution,
- - l’état de la situation et de son évolution probable,
- - les recommandations générales en matière de santé et les comportements à adopter pour réduire les émissions polluantes.
La phase d’alerte est activée un jour avant le début de l’épisode de pollution. Lorsque le seuil d’alerte est déclenché, les Régions mettent en œuvre les mesures d’urgence afin de limiter les émissions.
En complément au seuil d’alerte, la Région bruxelloise et la Région wallonne ont introduit un second seuil d’intervention. L’activation de ce seuil d’intervention 2 implique la prise de mesures d’urgence supplémentaires.
Région flamande
La Région flamande met en oeuvre les mesures d’urgences prévues par le plan flamand en cas de pic de pollution aux particules fines.
Une diminution de la vitesse de 120 km/h à 90km/h sur un certain nombre de rings et autoroutes.
La police renforce les contrôles de vitesse en Région flamande
Région wallonne
La Région wallonne a un second seuil pour les PM10 qui est de 150 µg/m³. L’activation de ce seuil impliquent la mise en place de mesures d’urgence supplémentaires.
Seuil Alerte 1 : 70 µg/m³ en PM10
Une diminution de la vitesse de 120 km/h à 90km/h sur les autoroutes et voies rapides.
La police renforce les contrôles de vitesse en Région wallonne
Les transports publics (TEC) sont gratuits pour la journée.
limitation d’activités industrielles non essentielles
Actions de sensibilisation
Seuil Alerte 2 : 150 µg/m³ en PM10
Une diminution de la température dans les bâtiments publics
Les entreprises les plus concernées par les émissions de poussières fines sont également mises à contribution par des mesures de réductions temporaires de leurs émissions
Mesures éventuelles d’interdiction de circulation pour certaines catégories de véhicule
Les communes des zones les plus exposées (Charleroi, Engis, Liège et Tournai) ont adopté un plan spécifique autour de trois axes : la diminution de la vitesse des véhicules en ville, la sensibilisation du citoyen et la diminution de la température dans les bâtiments publics.
Région Bruxelles-Capitale
La Région de Bruxelles-Capitale a un second seuil pour les PM10 comme pour les PM2.5. L’activation de ce seuil impliquent la mise en place de mesures d’urgence supplémentaires.
Seuil d’intervention 1 : 50 µg/m³ en PM2.5 ou 70 µg/m³ en PM10
La vitesse est limitée à 90 km/h sur le ring de Bruxelles et sur les autoroutes de la Région wallonne et de la Région flamande (pour autant que l’alerte soit déclenchée dans les 3 Régions).
La vitesse est limitée à 50 km/h en Région de Bruxelles-Capitale, sur les voiries où on peut habituellement rouler à 90 ou 70 km/h.
La police renforce les contrôles de vitesse en Région de Bruxelles-Capitale.
Les transports publics (STIB) sont gratuits pour la journée.
Le ticket journée de Villo ! est gratuit.
Se chauffer au bois devient interdit (pour autant qu’il ne s’agisse pas du seul moyen de chauffage du domicile).
Les bâtiments dans lesquels le système de chauffage utilisé est considéré comme une installation classée d’après la législation relative aux permis d’environnement doivent plafonner la température de leurs locaux à 20°C. Ne sont pas concernés par cette mesure ; les logements privatifs, les hôpitaux, les maisons de repos, les crèches et les piscines. L’exemplarité des bâtiments publics est toutefois sollicitée.
Seuil d’intervention 2 : 70 µg/m³ en PM2.5 ou 100 µg/m³ en PM10
Le seuil d’intervention 2 se déroule en deux phases. Le premier jour de l’activation, ce sont les mesures du seuil d’intervention 1 qui s’appliquent. Le lendemain, l’interdiction de circuler vient s’ajouter à ces mesures.
La circulation est interdite pour tous les véhicules en Région bruxelloise, à l’exception de certains véhicules. Le Ring n'est pas concerné par cette mesure.
Les transports publics (STIB) sont gratuits pour la journée
Le ticket journée de Villo ! est gratuit
Se chauffer au bois devient interdit (pour autant qu’il ne s’agisse pas du seul moyen de chauffage du domicile).
Les bâtiments dans lesquels le système de chauffage utilisé est considéré comme une installation classée d’après la législation relative aux permis d’environnement doivent plafonner la température de leurs locaux à 20°C. Ne sont pas concernés par cette mesure ; les logements privatifs, les hôpitaux, les maisons de repos, les crèches et les piscines. L’exemplarité des bâtiments publics est toutefois sollicitée.
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En Région de Bruxelles-Capitale
Le site « qualité de l’air » de Bruxelles-Environnement : https://www.qualitedelair.brussels/
Application de Bruxelles-Environnement :
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Bruxelles-Environnement : https://environnement.brussels/
En Région Wallonne
Agence Wallonne de l’Air et du Climat : www.awac.be
Le site « qualité de l’air » de l’AWAC : http://walairquality.spw.wallonie.be/walloniaq/accueil.aspx
Inscription au alerte SMS en Wallonie :
http://walairquality.spw.wallonie.be/walloniaq/PicPollutionPoussieres.aspx?p=1
En Région Flamande
Vlaamse MilieuMaatschaapij : https://www.vmm.be/
Stookadvies : https://www.vmm.be/lucht/luchtkwaliteit/stookadvies
- Quelles sont les recommandations aux particuliers en cas de pic de pollution aux particules fines?
En cas de pollution aux particules fines il est recommandé aux personnes sensibles de :
- Rester à l’intérieur et ne pas aérer, garder les fenêtres et portes fermées
- Ne pas fumer et/ou ne pas fréquenter des zones fumeurs
- Ne pas réaliser d’exercice physique prolongé à l'extérieur (ex.: jogging)
- Limiter les promenades avec les enfants.
Les personnes qui souffrent d’une pathologie respiratoire ou cardiaque peuvent consulter leur médecin pour évaluer la nécessité d’adapter leur traitement pendant le pic de pollution et doivent consulter leur médecin dès la moindre modification de leurs symptômes. Les autres personnes vulnérables qui développent des symptômes respiratoires ou cardiaques doivent consulter leur médecin sans attendre.
- Que puis-je faire pour limiter les concentrations élevées des particules fines?
Par des gestes simples, chacun peut participer à la diminution des émissions des particules fines, surtout pendant les périodes de pics de pollution:
- Utiliser des alternatives aux transports individuels motorisés,
- Privilégier le covoiturage,
- Renoncer à utiliser des voitures diesel ne disposant pas de filtres à particules,
- Renoncer aux feux de confort ou d'agrément (cheminée, poêle),
- Baisser légèrement la température de chauffage,
- …
- Est-il dangereux de courir en ville?
Une personne qui fait du sport inspire une plus grande quantité d'air, et donc, a fortiori plus d'air pollué. La question de faire du sport en ville ou non n'est pas si simple. Plusieurs études montrent que les bénéfices pour la santé de faire du sport sont plus grands que les désavantages qu'un sportif subit de la pollution atmosphérique. Quand c'est possible, essayez d'éviter les axes de trafic importants. En ville, courez plutôt dans les parcs, ou dans les rues au trafic moins dense, et pendant les épisodes de smog, le sport (intensif) à l'extérieur est déconseillé. Un bon résumé est présenté dans l'article suivant de EOS (en néerlandais).
- Quels sont les risques du NO2?
Le NO2 ou dioxyde d'azote est un polluant qui provient des processus de combustion. L'air est composé d'environ 80% d'azote (N2) et sous de hautes températures, celui-ci s'oxyde en NO et en partie aussi en NO2 par réaction avec l'O2 (oxygène). Le NO s'oxyde ensuite en NO2 dans l'atmosphère. Le dioxyde d'azote peut causer des irritations aux yeux, au nez et à la gorge et peut aussi causer,par inhalation, des irritations des poumons et réduire la fonction pulmonaire. Dans les zones avec beaucoup de NO2, le risque de crise d'asthme est accru, tout comme le nombre d'hospitalisations dues à des problèmes du système respiratoire.
- Qui est le plus exposé à la pollution atmosphérique: le coureur, le cycliste, le conducteur automobile, le passager dans le bus? Et Pourquoi?
Une étude de l'Université de Hasselt, dans laquelle un groupe de personnes étaient équipés d'un système de mesure portatif, pendant une semaine lors de tous leurs déplacements, a montré que l'exposition à la pollution de l'air est 2 à 5 fois supérieure lors des déplacements qu'à domicile.
Les concentrations les plus élevées ont été enregistrées par les automobilistes, leurs passagers et les passagers des bus. Les concentrations auxquelles sont exposées les personnes qui se déplacent à pied ou à vélo sont environ deux fois plus basses. C'est dans le train qu'ont été mesurées les concentrations les plus faibles.
Tout dépend aussi de l'itinéraire choisi pour le déplacement. La quantité finale de pollution inhalée dépend aussi du rythme respiratoire et du temps passé en voiture, à pied ou à vélo. Si la "dose" (ou pollution par minute) inhalée était mesurée, elle serait deux fois plus élevée pour les personnes "actives" (cyclistes, coureurs) que pour les personnes "passives" (automobilistes ou passagers). Cela provient du fait que les cyclistes ont une fréquence respiratoire plus grande. Il est donc conseillé de se déplacer à vélo ou à pied dans les rues avec peu de trafic.
Source: article de l'UHasselt (en anglais).
- En voiture, vaut-il mieux laisser rentrer l'air extérieur par la ventilation ou plutôt laisser l'air interne circuler?
Cela dépend des circonstances: dans un tunnel ou dans un bouchon, mieux vaut laisser la ventilation intérieure tourner. Dans les tunnels bruxellois, les concentrations de NO2 sont 10 fois (et plus) supérieures aux concentrations présentes dans l'air éxterieur. Il vaut mieux remettre la ventilation extérieure en marche à la sortie du tunnel ou du ralentissement: après un certain temps, la ventilation interne va elle aussi détériorer la qualité de l'air dans le véhicule.
- Qu'est-ce que le plan "Forte chaleur et pics d'ozone" et quelles sont les différentes phases?
Cadre général
A l'été 2003, l'Europe a été frappée par une vague de chaleur d'ampleur exceptionnelle. Cet épisode caniculaire fut caractérisé par des pics de température et d'ozone exceptionnels, une forte augmentation de la morbidité et de la mortalité, plus particulièrement marquée chez les groupes identifiés comme "à risque". De plus, les limites qu'ont affiché les pouvoirs publics de certains états pour juguler les conséquences de cet épisode ont entrainé un fort mécontentement de l'opinion publique.
A la suite de cet épisode, de nombreux états ont donc entrepris de mettre en place ou de renforcer leurs structures de gestion de crise en lien avec ce type d'événements via des plans de gestion de canicule ou de vague de chaleur. Ces plans ont pour vocation, d'anticiper la survenue de vagues de chaleur, de définir les mesures à prendre pour prévenir et limiter leurs effets sur la santé et le bien être social; le tout en portant une attention très particulière aux populations à risque.
En Belgique, il a été choisi d'associer à la gestion des fortes températures, les questions de pics d'ozone qui y sont souvent liés. Depuis l'été 2015, notre pays dispose donc d'un plan intitulé "Plan vague de chaleur et pics d'ozone" (ci-après intitulé "le plan" dans le texte). La définition d'une vague de chaleur dans le présent contexte ne correspond pas à la définition qu'en font les climatologues. C'est pourquoi à partir de 2015, il a été décidé de rebaptiser le plan "Plan forte chaleur et pics d'ozone".
Phases du plan
Le "Plan forte Chaleur et pics d'ozone' se compose de 3 phases dont la deuxième, la phase d'avertissement, est subdivisée en deux niveaux:
1. une phase de vigilance
2. une phase d'avertissement
3. une phase d'alerte
La transition d'une phase à l'autre s'enclenche selon que les seuils sont atteints ou non. Les paramètres qui composent ces seuils sont basés sur les résultats des prévisions météorologiques à 5 jours, sur des mesures d'ozone journalières et sur des prévisions d'ozone à 2 jours.
Les deux premières phases du plan, vigilance et avertissement se basent sur des critères objectivables (période, température et concentration en ozone) alors que la phase alerte nécessite en plus des critères de jugement ("... lorsque le seuil est atteint et qu'il s'avère que les mesures déjà prises doivent être intensifiées").
Afin d'émettre ce jugement pour la phase d'alerte, il est prévu dans le plan initial de 2004 de réunir une cellule d'analyse de risque (Risk Assessment Group, RAG), qui décidera si des mesures complémentaires sont nécessaires et qui évaluera si le déclenchement de la phase d'alerte est nécessaire. Ces propositions de décision et d'évaluation doivent ensuite passer auprès d'une cellule de gestion de risque (Risk Management Group, RMG) composée des autorités compétentes. Les critères de la phase d'alerte ont été atteints pour la première fois en août 2020, le RAG et le RMG ont été réunis et la phase d'alerte a été déclenchée le 8 août 2020.
Les trois phases possibles du plan sont:
1. Phase de vigilance
Période opérationnelle de mise en oeuvre du plan du 15 mai au 30 septembre chaque année, indépendamment des conditions climatiques. Elle est active lorsque les prévisions de température et de concentrations en ozone se situent en deçà des seuils déterminés pour les phases d'avertissement et d'alerte.
2. Phase d'avertissement
Les critères d'activation de la phase d'avertissement ont été modifiés à partir de l'année 2017.La phase d’avertissement est déclenchée lorsque Tcumul est plus grand ou égal à 17°C.
Les valeurs de températures prévues à Uccle sont utilisées. Tcumul est obtenue par la somme des différences entre les valeurs de « températures maximales prévues » et le seuil de 25°C pour les cinq prochains jours (J+1 à J+5). Seules les différences positives sont prises en compte.
La phase d’avertissement se termine lorsque Tcumul est inférieur à 17°C (au jour J0) ET que la température maximale prévue à Uccle au jour J+1 est inférieure à 25°C.
3. Phase d'alerte
Les critères de la phase d'alerte ont été modifiés en 2019
Le critère de température de la phase d’avertissement est satisfait
ET
La température max prévue pour le jour même est supérieure ou égale à 28°C
ET
Mesure la veille à au moins un point de mesure de l’ozone d’une concentration horaire moyenne d’ozone supérieure à 180 μg/m³ (seuil d’information européen) ET prévision pour le jour même de concentrations horaire moyenne d’ozone supérieure à 180 μg/m³ sur une partie significative du pays.
ET
Qu’il s’avère que les mesures déjà prises doivent être intensifiées
SOURCE: Protocole de coordination entre les 3 Régions et CELINE dans le cadre de la mise en oeuvre du plan "Forte chaleur et pics d'ozone"
- Combien d'episodes de pollution (PM) y a-t-il déjà eu en Belgique?
Les épisodes de pollution peuvent être divisés en deux catégories selon le seuil atteint : seuil d’information ou d’alerte.
Pour l’activation des phases d’information ou d’alerte les seuils et critères ci-dessous sont d’application :
Phase d'information: lorsque la moyenne sur 24 heures > 50 µg / m³ (PM10) ou > 35 µg / m³ (PM2,5) et que la moyenne devrait rester supérieure à cette limite pendant au moins 24 heures. En vigueur depuis le 01/11/2016 (PM10) et depuis 2019 (PM2,5).
Phase d'alerte: prévisions sur au moins 2 jours consécutifs d’une moyenne journalière > 70 µg / m³ (PM10) ou > 50 µg / m³ (PM2,5). En vigueur depuis 2006 (PM10) et 2019 PM(2,5°.
Vous trouverez ci-dessous les différents épisodes au cours desquels la phase d'alerte (tableau 1) ou la phase d'information (tableau 2) ont été activées. Ces épisodes sont également décrits dans les rapports annuels sur la qualité de l'air (https://www.irceline.be/fr/documentation/publications/annual-reports)
Tableau 1 : Activation du seuil d’alerte depuis 2007
Episode
Causes principales
2007
14 - 16 mars
Conditions météorologiques défavorables
20 - 22 décembre
Conditions météorologiques défavorables
2008
18 - 19 février
Conditions météorologiques défavorables
30 décembre - 2 janvier 2009
Conditions météorologiques défavorables
2009
9 - 11 janvier
Conditions météorologiques défavorables
2010
8 - 9 février
Initialement importation de pollution de l’air et/ou formation de particules fines secondaires , suivi par des conditions de dispersions défavorables
2011
31 janvier - 1 février
Conditions météorologiques défavorables
2013
22 - 25 janvier
Conditions météorologiques défavorables + importation de pollution et/ou formation de particules fines secondaires
2014
13 - 14 mars
Conditions météorologiques défavorables + importation de pollution et/ou formation de particules fines secondaires
2022
25 - 26 mars
Conditions météorologiques défavorables
Tableau 2: Activation du seuil d’information depuis le 01/11/2016
Episode
Etendue spatiale du dépassement
Causes principales
2016
6 - 7 décembre
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Inversion thermique
18 - 20 décembre
Dépassement du seuil d’information à Bruxelles et en Flandre
Conditions météorologiques défavorables
2017
18 - 20 janvier
Dépassement du seuil d’information en Flandre
Conditions météorologiques défavorables
22 - 25 janvier
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions (en Flandre prolongation jusqu’au 26)
Conditions météorologiques défavorables
9 - 13 février
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques défavorables
2018
21 - 22 février
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques défavorables + importation d’air pollué
3 - 4 mars
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques relativement défavorables + importation d’air pollué
15 - 16 mai
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques favorables à la formation de particules secondaires
2019
28 février - 01 mars
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Accumulation de la pollution (mauvaise dispersion) + Conditions météorologiques défavorables
8 - 10 avril
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques favorables à la formation de particules secondaires
2020
23 - 24 janvier
Dépassement du seuil d’information en Flandre
Conditions météorologiques défavorables
9 - 10 avril
Dépassement du seuil d’information en Flandre
Conditions météorologiques favorables à la formation de particules secondaires
27 novembre - 1 décembre
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques défavorables
2021
25 - 26 février
Dépassement du seuil d’information en Wallonie et en Flandre
Importations étrangères : nuage de poussière du Sahara
3 - 5 mars
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions météorologiques favorables à la formation de particules secondaires
2022
25 - 27 janvier
Dépassement du seuil d’information en Flandre
Inversion thermique
21 - 24 mars
Dépassement du seuil d’information en Flandre
Conditions de dispersion défavorables et formation de particules secondaires
15 - 18 décembre
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions de dispersion défavorables combinées à de basses températures
2023
10 - 11 février
Dépassement du seuil d’information en Flandre
Conditions de dispersion défavorables combinées à de basses températures
15 - 17 février
Dépassement du seuil d’information dans les trois régions
Conditions de dispersion défavorables combinées à de basses températures
- Un véhicule entièrement électrique émet-il des polluants dans l’air ?
Oui, les véhicules électriques émettent des particules par l'usure des pneus, des freins et du revêtement routier.
Les véhicules traditionnels à essence ou diesel produisent des émissions polluantes par la combustion du carburant dans le moteur d’une part et par l'usure des pneus, des freins et du revêtement routier d’autre part. En raison de l'absence de moteur à combustion, un véhicule électrique n'a ni échappement ni émissions polluantes lié à la combustion. Sur ce point, les véhicules électriques ont un avantage sur les voitures équipées d'un moteur thermique quel que soit le carburant utilisé : diesel, essence, GPL ou encore GNC. Les émissions de NOx, de CO et de composés organiques volatils ne se produisent plus dans les véhicules électriques. Toutefois, les véhicules électriques produisent également des émissions de particules fines dues à l'usure (freins, pneux,…)
Grâce aux normes européennes d'émission de plus en plus strictes (connues sous le nom de normes EURO) et aux exigences de qualité des carburants, les émissions de particules liées à l’échappement des véhicules à moteur à combustion thermique ont diminué. En conséquence, la proportion des émissions dues à l’ensemble du véhicule et à l’usure a augmenté et est même devenue majoritaire. Les émissions totales de particules des véhicules thermiques sont donc du même ordre de grandeur que pour les véhicules électriques n'ayant que des émissions hors combustion.
Les véhicules électriques ont généralement un poids plus élevé en raison de la lourdeur de la batterie, de sorte que l'on peut s'attendre à des émissions d'usure plus importantes. Cependant, la possibilité de freinage par récupération réduit les émissions liées à l’usure des freins ou des pneus. Ces effets se contrebalancent mutuellement, mais le bilan net exact dépend du type de véhicule et de pneus, ainsi que du style de conduite.
- Est-ce que seuls les véhicules diesel polluent ?
Les voitures à essence à injection directe (ID) émettent davantage de particules ultrafines (PUF) que les voitures diesel équipées de filtres à particules. Jusqu'en septembre 2017, la limite d'émission EURO 6 des PUF pour les voitures à essence à injection directe était 10 fois plus élevée que celle des voitures diesel (soit 6 x 10^12 contre 6 x 10^11 particules/km). Afin de respecter la limite de 6 x 10^11 particules UFP, un "filtre à particules à essence" (FPE) devra être installé sur les voitures à essence à injection directe. En 2014, l'industrie automobile a réussi à convaincre le régulateur européen de permettre que la norme d'émissions pour les voitures à essence à injection directe reste 10 fois plus élevée que pour les voitures diesel pendant trois années supplémentaires, en faisant valoir que cela permettrait d'adapter techniquement les moteurs à injection directe de sorte que la norme plus stricte soit atteinte en septembre 2017, même sans FPE. Cependant, on peut se demander si le respect de la limite UFP pour les véhicules à moteur à essence, même dans des conditions de conduite réaliste, est possible sans FPE Jusqu'en septembre 2017, les voitures à essence ID étaient donc autorisées à émettre 10x plus de PUF. Les anciennes voitures à essence à allumage commandé peuvent donc être une source plus importante de PUF, car elles sont autorisées à émettre plus de particules que les voitures diesel équipées d'un PUF. C'est ce que montre la figure ci-dessous, qui illustre les émissions de particules UFP pour les voitures à moteur thermique et les voitures diesel avec et sans filtre.
Les voitures diesel ne sont pas les seules à polluer l'air, les voitures à essence et tous les autres types de voitures à moteur à combustion thermique (CNG, ...) émettent également des polluants dans l’air. Même les voitures électriques ne sont pas des véhicules "zéro émission" : elles émettent également des poussières fines par le biais d'émissions "hors échappement" dues à l'usure des pneus, de la chaussée et des freins. En outre, il faut tenir compte de la durabilité de l'électricité nécessaire à la recharge des batteries des voitures électriques. Les émissions d'oxyde d'azote (NOx) des voitures diesel EURO6(d) les plus modernes sont comparables à celles des voitures essence à injection directe. Cependant, la norme EURO6 relative aux émissions de NOx pour les motorisations diesel reste plus élevée (80 mg/km) que pour les motorisations essence (60 mg/km).
DPF: voiture diesel equipée de filtre, GDI: voitures à essence à injection directe, non-DPF: voiture diesel sans filtre
Source figure: https://www.aecc.eu/wp-content/uploads/2020/08/151027-IQPC-RDE-AECC-RDE-of-a-GPF-equipped-production-car_final.pdf, diapositive 3
- Fréquence d'activation des phases du plan "forte chaleur et pics d'ozone" depuis 2017
Depuis 2015, CELINE est chargé d'annoncer l'activation des différentes phases (avant 2015, les annonces étaient une responsabilité fédérale).
Les critères actuels sont appliqués depuis le 15/05/2017, les tableaux ci-dessous reprennent les périodes d'activation des phases d'avertissement ou d'alerte depuis cette date.
En moyenne la phase d'avertissement est activée 2-3 fois par an.
1. Phase de vigilance
La phase de vigilance est activée annuellement du 15 mai au 30 septembre.
2. Phase d'avertissement
Tableau 1: activation de la phase d'avertissement depuis 2017. Période
1 2017 du 27 au 29 mai 2 du 18 au 23 juin 3 2018 du 27 juin au 9 juillet 4 du 20 juillet au 9 août 5 2019 du 21 au 01 juillet 6 du 19 au 27 juillet 7 du 23 au 29 août 8 2020 du 23 au 26 juin 9 du 2 au 17 août 10 2021 du 15 au 20 juin 11 2022 du 15 au 19 juin 12 du 14 au 21 juillet 13 du 6 au 18 août 14 du 22 au 27 août 15 2023 du 8 au 22 juin 16 du 5 au 12 septembre 3. Phase d'alerte
(À noter : les critères d'activation de la phase d'alerte ont été modifiés en 2019).
Tableau 2: activation de la phase d'alerte depuis 2017. Période
1 2020 8 au 12 août - Quelle est la distinction entre émission, concentration, exposition et dépostion ?
La distinction entre "émission", "concentration", "exposition" et " déposition" est essentielle lorsqu'on parle de qualité de l'air.
Le terme "émission" désigne la quantité de polluants rejetés par une source particulière, telle que les usines, les voitures, les centrales électriques, les incendies et d'autres activités ou événements. Il peut s'agir de plusieurs substances, telles que le dioxyde de soufre (SO₂), le dioxyde d'azote (NO₂), le monoxyde de carbone (CO), les composés organiques volatils (COV) et les particules fines (PM₂.₅ et PM₁₀). Les émissions correspondent au rejet direct de ces polluants dans l'atmosphère et sont exprimées en masse totale de la substance rejetée.
D'autre part, la "concentration" fait référence à la quantité de polluants effectivement présents dans l'air à un endroit et à un moment donnés. Elle mesure la quantité de polluants par volume d'air, souvent exprimée en microgrammes par mètre cube (µg/m³) ou en parties par million (ppm). La concentration est influencée par des facteurs tels que les émissions, les conditions atmosphériques (telles que le vent, la température et les précipitations) et les réactions entre les différents polluants présents dans l'air.
L'"exposition" est un terme utilisé pour indiquer la quantité de polluant effectivement inhalée ou absorbée par les individus. L'exposition tient compte non seulement de la concentration sur un site, mais aussi du nombre de personnes qui y vivent, y travaillent ou y sont généralement actives. Dans certains cas, il est possible d'étudier l'exposition spécifique de groupes d'âge, de femmes enceintes ou de malades chroniques, par exemple.Enfin, le terme " déposition " fait référence à la précipitation ou au dépôt de polluants de l'air à la surface de la terre. Il s'agit du processus par lequel les particules ou les gaz polluants descendent de l'atmosphère et se fixent sur le sol, la végétation, l'eau et d'autres surfaces. Il existe deux formes principales de déposition : la déposition sèche et la déposition humide.
Déposition sèche : il s'agit du dépôt de polluants directement à la surface de la terre, sans l'intervention de précipitations. Le vent et la gravité peuvent entraîner les particules vers le bas, où elles atterrissent sur les sols, les bâtiments ou la végétation.
Déposition humide : elle se produit par le biais de précipitations, telles que la pluie ou la neige. Les polluants se dissolvent dans les gouttes de pluie et sont transportés vers le sol. Ce phénomène peut entraîner le déversement de polluants dans les eaux de surface ou les sols.Figure : Représentation conceptuelle des émissions provenant de l'agriculture, des transports, de l'industrie et des bâtiments, de la concentration atmosphérique, de l'exposition humaine et des dépositions sèches et humides.
Ainsi, alors que le terme "émission" fait référence au rejet de polluants à partir de sources, et que le terme "concentration" se concentre sur la quantité de ces polluants dans l'air à un endroit et à un moment donnés, le terme "exposition" indique la quantité de ces polluants effectivement inhalée par les individus. Lorsque des polluants sont libérés de l'air sur la surface du sol, on parle de " déposition".