Qualité de l’air en Belgique : Bilan provisoire 2018
Particules fines
Pour la cinquième année consécutive, la valeur limite journalière européenne pour les particules fines (PM10) a été respectée partout en Belgique. La limite journalière européenne pour les particules fines (PM10) est de 50 µg /m³ (concentration moyenne journalière). Cette limite ne peut être dépassée plus de 35 jours annuellement.
En Wallonie, la limite journalière sera très probablement respectée pour la quatrième année consécutive. Très probablement car à la date d’aujourd’hui, 24 décembre, 32 dépassements ont déjà été enregistrés à la station de mesure de Marchienne-Au-Pont (Charleroi). La limite de 35 dépassements pourrait donc encore être mathématiquement dépassée mais la probabilité est très faible.
Malgré les conditions météorologiques souvent favorables à l’augmentation de la pollution aux particules fines en 2018 (longues périodes sèches avec peu de précipitations), le nombre de dépassements de la limite journalières en 2018 est resté comparable à celui des années précédentes. Les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 et de PM10 sont également restées stables les 4 dernières années.
Les valeurs limites annuelles européennes pour les PM10 (40 μg/m³) et les PM2.5 (25 μg/m³) sont respectées à tous les points de mesure. Les PM10 sont des poussières fines d'un diamètre inférieur à 10 micromètres. PM2.5 est la fraction encore plus petite avec un diamètre inférieur à 2,5 micromètres.
Sur une plus longue période (depuis 1997), les concentrations moyennes annuelles et le nombre de dépassements journaliers ont considérablement diminué. Mais on observe une stagnation au cours des 4 dernières années.
Les valeurs limites européennes pour les particules sont donc respectées depuis plusieurs années. Les valeurs, beaucoup plus strictes, recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et en particulier la limite journalière, sont dépassées dans la plupart des régions de Belgique.
Tableau des dépassements des seuils pour les particules fines : //www.irceline.be/fr/qualite-de-lair/mesures/particules-fines/exceedances
Dioxyde d'azote (NO2)
La diminution du nombre de stations de mesure en dépassement de la valeur limite annuelle européenne pour le NO2 a été importante. 40 μg/m³ est également la valeur recommandée par l'OMS. En Flandre, la valeur limite n'a été dépassée qu'à la station de surveillance située près du ring d'Anvers. Dans le centre-ville d’Anvers, la valeur limite de 40 µg/m3 a été atteinte (mais sans être dépassée) dans les stations de Belgiëlei et de Borgerhout (Straatkant).
À Bruxelles, la valeur limite a été dépassée à Arts-Loi, carrefour au trafic automobile très élevé. Une moyenne annuelle de 56 μg/m³ y a été mesurée, ce qui représente en 2018 la concentration de NO2 la plus élevée mesurée dans une station de référence. La station d'Arts-Lois mesure les concentrations dans un environnement fortement influencé par le trafic routier mais n’est représentative que du carrefour et de ses proches environ, pas de l'exposition globale de la population bruxelloise. Les concentrations à cette station ne sont donc pas prises en compte dans le cadre de l'évaluation du respect de la directive 2008/50/CE (annexe III). À Ixelles une concentration de 42 µg/m³ a été mesurée. A cette station un problème technique a entrainé l'invalidation d'une partie des données horaires. Dès lors les exigences minimales de disponibilité des données (minimum de 90% des données horaires) de la directive EU/2008/50 ne peuvent plus être satisfaites. Néanmoins, il est fort probable que si toutes mesures avaient pu être prises en compte à cette station, la moyenne annuelle serait tout de même supérieure à la valeur limite UE de 40 µg/m
La valeur annuelle limite européenne du NO2, fixée à 40 μg / m³, est toujours dépassée à divers endroits, notamment dans les "rue canyons" (rues entourées de hauts immeubles) dans les grandes villes et le long des axes de circulation très fréquentés. Ceci a été mis en évidence par les résultats de la campagne de mesure de Curieuzeneuzen au mois de mai (voir https://curieuzeneuzen.be).
La diminution (lente) des concentrations de NO2 et la réduction correspondante du nombre de dépassements de la valeur limite annuelle européenne sont probablement liées à l’accélération de la transition du diesel vers l'essence (et d'autres types de motorisation) du parc automobile. Les voitures diesel émettent beaucoup plus d'oxydes d'azote dans des conditions de conduite réelles qu’autorisé par la législation (dieselgate).
Tableau des dépassements NO2: //www.irceline.be/fr/qualite-de-lair/mesures/dioxyde-dazote/exceedances
Ozone (O3)
En 2018, 10 jours d'ozone ont été observés, soit le nombre le plus élevé depuis 2010. Un jour d'ozone est un jour avec au moins un point de mesure en Belgique dépassant le seuil européen d'information pour l'ozone de 180 μg/m³ en moyenne horaire. Le seuil d'alerte de 240 μg/m³ n'a pas été dépassé en 2018.
En 2018, les jours d’ozone ont été observés aux mois de juillet et août. En juillet, il y a eu deux jours consécutifs les 3 et 4 juillet et quatre jours consécutifs du 24 au 27 juillet. Début août, il y a eu trois jours d'ozone du 2 au 4 août et une dernière journée le 7 août.
Pour comparaison, en 2017, seuls 5 jours d'ozone ont été observés en Belgique. Au cours des étés (très) chauds de 2003 et 2006, respectivement 16 et 22 jours de dépassement du seuil d’information ont été enregistrés. En 2003, le seuil d’alerte de 240 μg/m³ avait été dépassé pendant 7 jours à au moins un site de mesure.
L'été 2018 a été l'été le plus chaud depuis le début des mesures de température à Uccle (IRM). En dépit d'un été exceptionnellement chaud et anormalement ensoleillé (//www.meteo.be/meteo/view/fr/39993011-Ete+2018.html), le nombre de jours d'ozone est réduit par rapport à ce qui pouvait être attendu vu les conditions météorologiques.
Ceci s'explique par la diminution des émissions d'oxydes d'azote (NOx) et de composés organiques volatils (COV) au cours des dernières décennies. En conséquence, le nombre de jours d’ozone diminue avec des conditions météorologiques comparables (voire moins favorables).
Tableau des dépassements du seuil d'information: //www.irceline.be/fr/qualite-de-lair/mesures/ozone/history/ozon-days/apercu-depuis-1979/view
La valeur cible européenne pour la protection de la population est basée sur le maximum journalier de la concentration d’ozone en moyenne sur huit heures qui ne peut dépasser 120 µg/m³. Ce seuil ne peut être dépassé plus de 25 jours/an en moyenne sur trois ans. Suite au nombre élevé de dépassements en 2018, la moyenne sur les trois dernières années 2016, 2017 et 2018 dépasse 25 jours/an en plusieurs points de mesure. Ceci n'était plus arrivé depuis 2008.
Plus d'informations
Sur la base des concentrations de particules fines, de dioxyde d'azote et d'ozone, cet aperçu fournit un premier bilan (limité) de la qualité de l'air en 2018. Une analyse complète de la qualité de l'air en 2018 sera disponible courant 2019. Les trois Régions publieront également leurs rapports annuels contenant plus d'informations, y compris pour les autres polluants que ceux décrits ci-dessus.
Pour plus d'informations sur les tendances de la pollution atmosphérique en Belgique, voir le rapport annuel sur la qualité de l'air en Belgique 2017: //www.irceline.be/fr/documentation/publications/annual-reports/rapport-annuel-2017-1/view