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Qualité de l’air : Bilan provisoire 2022

Introduction

L’analyse préliminaire de la qualité de l'air en 2020 ci-dessous est réalisée à partir de l’évolution des concentrations des trois polluants majeurs : le dioxyde d'azote (NO2), les particules fines et l'ozone.

Dioxyde d'azote (NO2)

Le dioxyde d'azote est un polluant typique lié à la circulation. Dans les lieux où le trafic est important, il existe un lien direct entre les concentrations de NO2 et le trafic local (essentiellement diesel).

La crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur le trafic routier (voitures et camions) à partir de mars 2020. Ceci est illustré par l’importance des  embouteillages en nombre d’heures-km par jour sur les routes principales (région flamande). Après avoir atteint un minimum en mars 2021, le niveau de congestion a de nouveau augmenté de manière significative. L'impact de la crise sanitaire sur la mobilité automobile a pratiquement disparu en 2022.

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La figure ci-dessous reprend l’évolution des concentrations moyennes annuelles de NO2 (2009-2022) pour 4 sites urbains de fond à Anvers, Gand, Bruxelles et Charleroi. Après une stagnation entre 2009 et 2013, les concentrations de NO2 ont diminué. L'impact de la crise sanitaire est clairement visible par la forte diminution observée en 2020. En 2021, les concentrations ont augmenté par rapport à 2020. En 2022, elles sont restées à peu près au même niveau qu'en 2021. Les concentrations ont diminué d'environ 40 % en 14 ans. Cela est principalement dû à des normes d'émission plus strictes pour les voitures particulières et à la diminution de la part de la motorisation diesel dans le parc automobile. Les voitures diesel émettent plus d'oxydes d'azote que les voitures à essence, bien que les dernières générations de motorisation diesel (EURO6d-temp et EURO6d) émettent beaucoup moins de NOx. Cela est dû à l'introduction de tests d'émissions en "conduite réelle" (WLTP), où les émissions des voitures sont également mesurées dans des conditions de conduite réalistes sur route et non plus seulement sur un banc de laboratoire. Néanmoins, les émissions d’un véhicule EURO6d temp ou EURO6d diesel restent plus élevées (en moyenne) que celles d'une voiture à essence équivalente.

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La valeur limite européenne de 40 µg/m³ en moyenne annuelle pour NO2 n'a été dépassée nulle part en 2022 dans les stations de mesure télémétriques.  Cependant, à partir de ces données, il n'est pas encore possible de conclure que la valeur limite annuelle européenne de 40 µg/m³ pour le NO2 est respectée partout sur le territoire, notamment dans les "rues canyons" (rues bordées de hauts immeubles) des grandes agglomérations et le long des axes de circulation très fréquentés. A Anvers, à Gand et à Namur, des mesures sont également effectuées à l'aide d'"échantillonneurs passifs" à un certain nombre d’endroits très fréquentés. Les échantillonneurs passifs permettent de mesurer la concentration moyenne de NO2 sur deux semaines. Toutefois, les résultats des mesures à ce sujet ne sont pas encore disponibles pour l'ensemble de l'année 2022, car il ne s'agit pas de mesures automatiques. En outre, la qualité de l'air est évaluée à l'aide de modèles à haute résolution spatiale dans des endroits où aucune mesure n'est effectuée. Les résultats du modèle pour 2022 seront disponibles à l'été/automne 2023.

La valeur annuelle recommandée par l'Organisation mondiale de la santé est plus stricte: 10 µg/m³, elle n'est respectée que dans les stations de surveillance les plus rurales en Flandre et au sud du sillon Sambre et Meuse. La (très) stricte valeur journalière recommandée par l'OMS (25 µg/m³) n'est respectée que dans les stations de surveillance rurales des Ardennes.

En octobre de cette année, la Commission européenne a publié une proposition de nouvelle directive sur la qualité de l'air prévoyant des valeurs limites plus strictes (d'ici 2030) par rapport à la directive actuelle de 2008. La limite annuelle de NO2 sera abaissée à 20 µg/m³.  Des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre cette limite, si elle est finalement adoptée, en particulier dans les centres urbains et aux endroits où le trafic est intense.

Le tableau des dépassements de dioxyde d'azote est disponible ici: https://www.irceline.be/fr/qualite-de-lair/mesures/dioxyde-dazote/exceedances

 

Particules fines

Les valeurs limites annuelles européennes pour les PM10 (40 µg/m³) et les PM2,5 (25 µg/m³) sont respectées dans tous les sites de mesure. Les PM10 sont des poussières fines dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. Les PM2,5 sont une fraction encore plus petite, d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres.

La limite journalière européenne pour les PM10 est de 50 µg/m³ (concentration moyenne journalière). Cette limite ne peut être dépassée plus de 35 jours annuellement. En Flandre, la limite journalière a été dépassée pour la première fois en 9 ans : la station de mesure 40EG05 (Evergem), qui est située en zone industrielle, a enregistré 40 jours de dépassement[1] de la concentration moyenne journalière de 50 µg/m³ en PM10. Cela représente le double du nombre de dépassements en 2021. Ces dépassements sont probablement liés à des travaux routiers, qui ont entrainé la remise en suspension de poussières du sol, à proximité de la station de mesure. On s’attend à ce que ces dépassements ne soient plus observés l’an prochain.

En Wallonie, la valeur limite journalière a également été dépassée pendant plus de 40 jours[1] à la station de mesure 45R512 (Marchienne-Au-Pont). Il s’agit du premier dépassement sur les 8 dernières années. La cause de ce dépassement est probablement industrielle. Dans le courant de l'année 2023, des mesures mobiles seront effectuées à proximité du site de mesure pour en déterminer la cause.

Un peu plus de la moitié des sites de surveillance (46 sur 86) ont enregistré plus de jours de dépassement qu'en 2021. Le printemps sec et l'été extrêmement sec de 2022, avec davantage de remise en suspension de poussières de sol sous l’action du vent, sont une cause possible.

Sur une plus longue période, les concentrations moyennes annuelles sont en diminution.

Cependant, depuis plusieurs années, on observe une stagnation des concentrations de particules fines (PM2,5). La figure ci-dessous illustre les concentrations moyennes annuelles basées sur les mesures effectuées dans 4 sites de mesure de la pollution de fond urbaine (Gand, Anvers, Bruxelles et Charleroi) entre 2009 et 2022.

Les conditions météorologiques parfois défavorables de ces dernières années peuvent expliquer cette stagnation. Un autre cause possible est l'augmentation de la contribution du chauffage au bois, qui contrebalance partiellement l'impact positif des réductions d'émissions sur la qualité de l'air dans d'autres secteurs.

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La valeur limite annuelle européenne actuelle pour les PM2,5 est de 25 µg/m³. Selon la proposition actuelle de la commission, cette valeur sera diminuée à 10 µg/m³.

La nouvelle valeur annuelle recommandée par l'OMS pour les PM2,5 (2021) est de 5 µg/m³. Cette valeur consultative annuelle n'est actuellement atteinte que dans 3 sites de mesure très ruraux des Ardennes.

La (très) stricte valeur journalière recommandée par l'OMS pour les PM2,5, à savoir 15 µg/m³, avec 3-4 jours de dépassement autorisé par an maximum, n'est atteinte nulle part dans le pays.

Le tableau des dépassements des valeurs limites pour les particules fines est disponible ici: https://www.irceline.be/fr/qualite-de-lair/mesures/particules-fines/exceedances

 

Ozone (O3)

Malgré un été très chaud et ensoleillé avec 36 jours estivaux à Uccle (température maximale >= 25°C), 12 jours tropicaux (température maximale >= 30°C) et une longue vague de chaleur (9 au 16 août), le nombre de jours d'ozone (7) est resté assez faible en 2022. Un jour d'ozone est un jour où le seuil d'information européen de 180 µg/m³ est dépassé sur au moins un site de mesure en Belgique.

La diminution des émissions d'oxydes d'azote (NOx) et de composés organiques volatils (COV) au cours des dernières décennies à l'échelle européenne entraîne une diminution de la fréquence et de l’intensité des pics d'ozone. Pour des conditions météorologiques similaires, voire plus défavorables que par le passé, le nombre de jours d'ozone et l'intensité des dépassements sont donc en baisse.

La valeur cible de l'ozone pour la protection de la santé humaine (directive européenne 2008/50) est de 120 µg/m³ pour le maximum de la moyenne journalière sur 8 heures. Cette valeur cible ne doit pas être dépassée pendant plus de 25 jours, en moyenne sur une période de 3 années consécutives. La moyenne triennale de la période 2020-2022 est restée inférieure à 25 jours sur l’ensemble les sites de surveillance.

La valeur recommandée par l'OMS est de 100 µg/m³ pour le maximum de la moyenne journalière sur 8 heures et ne peut être dépassée que 3 à 4 fois par an. Ce seuil n'est respect nulle part en Belgique.

Le tableau indiquant le nombre de jours d'ozone par mois depuis 1979 est disponible à l'adresse suivante: https://www.irceline.be/fr/qualite-de-lair/mesures/ozone/history/ozon-days/apercu-depuis-1979/view

 

Plus d'informations

Cette synthèse fournit une première analyse (succincte) de la qualité de l'air en 2022 sur base des résultats de mesure (partiellement validés) des particules, du dioxyde d'azote et de l'ozone.

Une analyse complète de la qualité de l'air en 2022 sera disponible courant 2023. Les trois régions publieront ensuite également des rapports et/ou des indicateurs contenant davantage d'informations, y compris pour des polluants autres que ceux décrits ci-dessus.

 Pour plus d'informations sur l'évolution de la pollution atmosphérique en Belgique, voir le rapport annuel sur la qualité de l'air en Belgique 2020:  https://www.irceline.be/fr/documentation/publications/annual-reports/rapport-annuel-2020/view

L'évolution de la qualité de l'air en Flandre (VMM) : https://www.vmm.be/lucht/evolutie-luchtkwaliteit/hoe-evolueert-de-luchtkwaliteit-in-vlaanderen

L’évolution de la qualité de l’air en Région wallonne (AWAC/ISSeP) : https://www.wallonair.be/fr/publications/12-qualite-de-l-air-ambiant/4-wallonie-rapports-annuels.html

L’évolution de la qualité de l’air en Région bruxelloise (Bruxelles-Environnement): https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/RAP_2021_AirQualityAnnualReport_fr.pdf

 

 

 



[1] Sur base des résultats de mesures partiellement validés, le nombre de dépassement pourrait donc encore changer

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