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Impact du confinement sur la qualité de l'air

Depuis le 19/03, début de la période de confinement,  les concentrations des polluants directement liés au trafic, tels que le NO2, ont fortement diminué et sont proches en semaine des niveaux rencontrés habituellement le week-end, en particulier pour les points de mesure à proximité du trafic.

Cependant, cette diminution doit être nuancée par le fait qu’en fonction d’autres facteurs , dont notamment la météo, les concentrations en semaine peuvent également être soit inférieures soit supérieures à ces valeurs moyennes observées le week-end.

Quantifier exactement la proportion de cette diminution due aux mesures de confinement par rapport à l’impact d’autres facteurs, est un exercice difficile. En effet, évaluer la qualité de l’air sur une aussi courte période peut amener à des conclusions imparfaites. Ainsi la diminution des concentrations de NO2 pour les points de mesure de Bruxelles sur la semaine du 16 au 22/03 par rapport à la même période de l’an dernier montre une diminution de 35 %. Mais le même calcul pour la semaine du 18 au 24/02, donc avant le confinement, donne une diminution encore plus importante, presque 60%. Il faut toutefois noter que la météo de février (forte dispersion et précipitations importantes ) était particulièrement propice à des concentrations basses.

 

 Comme l’illustre cet exemple, différencier l’impact du confinement de la variabilité autre n’est pas possible sur quelques jours de mesures. Une période beaucoup plus longue est nécessaire

A plus forte raison, pour les paramètres moins directement reliés au trafic, comme les PM, il n’est pas possible actuellement d’établir un constat en lien avec les mesures de confinement. L'industrie, l'agriculture et le chauffage domestique sont également des sources importantes d’émissions de particules. D’autre part, il faut distinguer les particules fines primaires, émises directement dans l’atmosphère, dont la contribution du trafic est plus faible, et les particules fines secondaires qui se forment dans l’atmosphère et dont la contribution est plus importante. Le chauffage domestique et en particulier le chauffage au bois est également une source importante de particules fines. Actuellement plus de gens télé travaillent, ce qui signifie que les habitations sont également chauffées pendant la journée. Ce qui peut entrainer une augmentation des émissions en fonction des conditions météorologiques.

La pollution de l'air n'est donc pas seulement causée par la circulation automobile.

Par exemple du vendredi 27 au samedi 28 mars nous avons observé des concentrations élevées de particules fines (PM2,5 et PM10) dans l'air et ce dans l'ensemble du pays. Ces concentrations élevées étaient la combinaison de plusieurs facteurs:

- formation de particules inorganiques secondaires par combinaison entre l'ammoniaque (NH3) provenant des épandages agricoles et le dioxyde d'azote (NO2) émis par les processus de combustion (trafic et chauffage domestique)  ce qu'on appelle le smog printanier, 

- les émissions de PM liées au chauffage au bois,

- l'importation d'air continental chargé en polluants.

- une possible contribution de pollen ou sable désertique (Sahara) également

Les mesures en temps réel des composants des particules par l'Université de Lille montrent l'importance des matières organiques (issues de la combustion de biomasse par exemple) dans la quantité totale de particules. Sur le graphique ci-dessous, les mesures en temps réel de l’Université de Lille montrent l’évolution des concentrations des composés caractéristiques de la combustion de la biomasse avec en particulier des pics en soirée. Ces mesures montrent l’importance de la part issue de la combustion dans les concentrations de PM à certain moment. Ce sont des mesures du nord de la France, mais il est probable que les mêmes conclusions s'appliquent à la Belgique.

 

Source @VRiffault via twitter

 

 

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